Émimordue: Bonjour, Pauline merci beaucoup d’avoir accepté cette web interview.

Pauline: Tout le plaisir est pour moi de passer ce moment avec toi et tes lecteurs.

Émimordue: Pour commencer, peux-tu te présenter à nous en une petite biographie ?

Pauline: Je m’appelle Pauline, je suis une femme et aussi une maman – d’une ado et d’une petite fille –, et une épouse. Je travaille dans une grande entreprise et mon loisir, ma passion, ma marotte, c’est l’écriture. Régulièrement, j’essaye de me convaincre que je dois faire du sport et arrêter les cookies… mais ce n’est pas gagné.

Émimordue: D’où t’es venu l’envie d’écrire ?

Pauline: J’aime écrire depuis que je sais tenir un crayon seulement pendant des années j’ai été convaincue que je n’avais pas la capacité d’écrire « pour de vrai », je me contentais de gribouiller des bouts d’histoire, et je m’empressais de les détruire pour que personne ne les découvre.

Il y a quelques années, j’ai connu une période très difficile accompagnée d’insomnies et l’écriture s’est imposée comme un moyen de traverser cette mauvaise époque. Depuis, je redors mais je continue à écrire.

Émimordue: J’ai découvert par le plus grand des hasards (et pour mon grand plaisir), ta trilogie Pari entre amis. Comment est venu cette idée pour cette série ?

Pauline: C’est parti de l’envie d’écrire une nouvelle sur deux amis de lycée qui se retrouvent adultes. Je voulais montrer qu’on ne se connait pas soi-même à l’adolescence et encore moins ceux qui nous entourent. Rapidement, la nouvelle est devenue une histoire bien plus conséquente. Le personnage de Josh n’a cessé de se complexifier au fil des développements.

J’étais ravie d’avoir posé le mot fin de l’unique tome prévu quand Josh est venu me harceler en me disant : « tu crois vraiment que ça peux finir comme ça ? Avec un mec comme moi ? Tu n’es pas sérieuse ? », et je me suis retrouvée à écrire la suite. Je crois que c’est le personnage qui m’a le plus harcelé de tous ceux qui vivent dans ma tête, et ils sont nombreux.

Émimordue: Tu devais être passionnée de lecture dans ta jeunesse, quel style littéraire lisais-tu ?

Pauline: Tous les styles. J’avais quand même une préférence pour les romans policiers et les thrillers. Mais quand on est un lecteur compulsif, tout y passe : la Bd, la science fiction, les classiques,… et c’est par hasard que j’ai découvert la romance en pensant prendre un roman historique à la bibliothèque. J’ai plongé direct. Entre deux livres « sérieux », c’était un délicieux bonbon de lire un livre dont j’étais certaine qu’il finisse bien.

Émimordue: Ta trilogie Pari entre amis est de style romance. De quel « sous-catégorie » la mettrais tu entre le young adult, le new adult, et la romance érotique ?

Pauline: Quand j’écris, je ne pense pas aux « catégories ». Je suis mon envie. C’est quand le livre est terminé, et qu’on me pose la question que je suis obligée de m’interroger.

Pari entre amis est trop « sex » pour être du YA. Il est écrit à la troisième personne, ce qui aux yeux de certaines puristes empêche son classement en NA. Et il a une histoire trop sophistiquée pour n’être qu’un érotique.

Pour moi, c’est quand même du NA que « Pari entre amis » se rapproche le plus, par l’âge des personnages, l’époque charnière de leur vie qu’il décrit, les rebondissements…

Émimordue: Trouves-tu qu’il y a une grande différence entre ces 3 genres ?

Pauline: Il y a clairement une différence, mais j’y apporte peu d’attention. C’est l’histoire qui guide mes choix de lecture tout comme mes choix d’écriture, pas le classement dans telle ou telle catégorie.

Émimordue: Que penses-tu des blogs littéraires comme nous ?

Pauline: Dans l’univers littéraire français, saturé de bouquins majoritairement anglo-saxons, achetés à prix d’or par les éditeurs et marketés à outrance – car se sont de soi-disant « best-sellers » –, seuls quelques auteurs francophones surnagent et ont le droit à un peu de pub, et aux regards souvent condescendants des « critiques littéraires » des magazines ayant pignon sur rue.

Les autres, les petits, les modestes, comme moi, ne peuvent compter que sur le bouche à oreille des vrais amoureux de la lecture. Pas ceux qui se gargarisent d’avoir lu le dernier Goncourt en étalant leur science dans les salons parisiens et pour qui casser de l’auteur français – surtout de romance – relève d’un sport élitiste jouissif et masturbatoire à tendance SM.

Les blogs, souvent créés par de vrais amoureux des livres, sont un véritable espace de visibilité pour nous. Leur travail est important pour faire connaître les livres, mais aussi pour assurer la vitalité du monde de la littérature. Les bloggeurs lisent les petits auteurs, mais aussi les autoédités… tous ceux qui sont ignorés par les institutionnels. Ils apportent à l’univers littéraire une bouffée d’air frais.

Émimordue: Est-ce que tu en suis régulièrement ?

Pauline: Quelques uns, peut-être une dizaine, mais pas autant que je voudrais. Écrire prend beaucoup de temps, j’ai une vie familiale et professionnelle à côté.

Émimordue: Si oui, lesquels ?

Pauline: Il y a « livre sa vie », « onirik » qui est plus généraliste et d’autres.

Émimordue: Penses-tu que tu pourrais écrire des romans de genre très différents de ta zone de confort ?

Pauline : Déjà en romance, je passe de l’historique au NA ou la military romance. Rien ne dit qu’un jour je n’ai pas envie d’écrire un bouquin d’horreur où tout le monde se fait massacrer ou de la science fiction… Seul le temps le dira.

Émimordue: As-tu des projets en cours ?

Pauline: Plein, toujours. « Nick & Sara » va sortir en version papier à la rentrée. Je prépare une version remasterisée du « club des A » qui va changer d’éditeur. Il y a deux autres romans prévus dans la série « frères ennemis ? » avec de nouveaux couples… Et des tas d’autres choses, dont il est trop tôt pour parler.

Émimordue: Quel est ton auteur(e) préféré(e) ?

Pauline: Agatha Christie. Ce doit être le seul auteur dont j’ai lu tous les livres, y compris les pièces de théâtre.

Émimordue: Ton roman ou série littéraire préférée ?

Pauline: Difficile… Il faudrait presque que je donne un titre par genre, d’Hercule Poirot, en passant par les Misérables, ou 1984.

Émimordue: Ton adaptation cinématographique préférée ? Pourquoi ?

Pauline: « Witness for the prosecution » tiré d’une pièce d’Agatha Christie. C’est un film de 1957, de Billy Wilder avec Marlene Dietrich. Le scénario est retord, presque pervers, et le tout est divinement interprété.

Émimordue: Un dernier mot a rajouter ?

Pauline: Éteignez la télé, coupez l’ordi et lisez. Votre cerveau est mille fois plus puissant que toutes les images prémâchées qu’on pourra jamais vous servir. N’hésitez pas à venir découvrir les auteurs français, nous sommes aussi bons que les américains ou les anglais, mais nous, on n’a pas de pub pour nous aider à nous faire connaître.

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