
Emilie : Bonjour à vous et merci d’avoir acceptez de répondre à notre web-interview
Orezza: C’est avec grand plaisir !
Emilie : Présentez-vous-en quelques mots (Biographie) :
Orezza : Burgonde ascendant bougnat de plus en plus proche de la moitié de siècle (aïe !) j’œuvre sous pseudonyme en romance et en SFFF depuis presque six ans maintenant. Et ça sera tout ce que je vous dirai en guise de bio. Je ne parle pas de ce que je fais en dehors de l’écriture, le pseudo est justement là pour bien marquer la différence. Je ne me cache pas pour autant, en gribouillant des pages « honteuses » dans un recoin sombre, ce n’est pas mon genre !
Emilie : Quels sont vos sources d’inspirations ?
Orezza : Je ne suis pas addict aux séries, l’hystérie et les posts en rafale que l’on voit traîner sur les réseaux sociaux à ce sujet m’énervent même beaucoup, en plus de m’inquiéter sur le phénomène des fans prêts à en découdre pour avoir raison. Je trouve que cela traduit souvent un désœuvrement et un appauvrissement de l’imaginaire. C’est vraiment triste.
Alors, certes, comme tout le monde, je regarde des séries, pour savoir ce qui se fait, m’imprégner d’ambiances, observer les moments clé des histoires et comment les scénaristes y arrivent, mais dans la plupart des cas, je ne regarde qu’un ou deux épisodes et j’imagine ce que j’en ferai ensuite. J’évite de me laisser « contaminer » par une trame, et je pars tracer mon propre chemin, souvent à partir d’autres matériaux issus de l’histoire, des légendes locales, des mythologies, ou d’articles de vulgarisation scientifique. Tout dépend du sujet.
Mais, de base, je m’interdis toute copie d’intrigue ou de personnages. Je crois que la richesse et la pluralité des sources, ajoutées à la fantaisie et à la curiosité de l’auteur, forgent les meilleures histoires.
Emilie : Avez-vous des auteurs préférés qui vous ont inspirés ?
Auteur : Pas vraiment, mais j’ai une grosse base de classiques dans la tête. J’ai beaucoup lu à certaines périodes de ma vie, et je persiste encore aujourd’hui autant que possible. Cela me sert énormément pour écrire.
Là encore, je vois le fait de toujours tourner autour d’un genre ou d’un auteur adulé comme un appauvrissement et une stagnation mentale, je ne m’interdis donc aucune découverte quelque soit le genre de l’œuvre.
Emilie : Avez-vous un lieu de prédilection pour écrire ?
Orezza : J’aime beaucoup mon lit : l’endroit est confortable, permet de s’étendre (dans tous les sens du terme ;-)) et de cette façon, j’ai mon chat en permanence avec moi… C’est très pratique, vous savez, un chat pour écrire *rires*
Emilie : Comment vous est venu l’écriture de « Bleu Acier » ?
Orezza : En regardant un clip des Black Keys, Howlin’ for you. Il se présente comme la bande annonce d’un film, façon Tarantino ou Rodriguez, et j’ai imaginé l’histoire avec ces éléments de ce scénario embryonnaire en comblant les trous à ma sauce.
Emilie : Lorsque vous écrivez, est-ce que vous ressentez le besoin d’être soutenu par des proches ou animaux de compagnie ?
Orezza : Question « proches », je vais sortir le joker, parce que certaines réflexions sont vraiment blessantes. Mais ça forge le caractère, n’est-ce pas ? Après avoir encaissé les piques de son entourage, les mauvaises critiques ou les mails de refus vous laissent de marbre. On apprend aussi l’indépendance d’esprit, à persévérer et à rester fidèle à soi-même.
Quant à mes animaux, ils sont mon refuge quand tout va mal. J’ai besoin d’eux. D’ailleurs, mon pseudo a été créé avec les noms de mes deux chevaux : Orezza et Antes, respectivement jument selle français et entier pure race espagnole (ce qui fait que mon nom se prononce à l’espagnol ;-)).
Emilie : Avez-vous écrit d’autres choses que nos abonnés ne connaissent pas ?
Orezza : Oui, notamment un projet totalement inédit dont je vais beaucoup parler prochainement sur mes profils FB et IG… Une campagne Ulule s’annonce le mois prochain pour son lancement et sa parution est prévue le 31 octobre pour Halloween !
Je suis super excitée par cette opération !
C’est une première pour moi et elle va contribuer à la création d’une toute nouvelle maison d’édition sur Lyon spécialisée en SFFF : Octoquill. Donc autant dire qu’on va faire de notre mieux question contreparties et animation de la campagne pour vous faire découvrir à la fois le livre et la maison d’édition ! Je peux vous promettre que ça va valoir le coup ! Alors, restez connectés à mes comptes et à ceux des éditions Octoquill pour nous suivre dans cette aventure cet été et cet automne !
Emilie : Y a-t-il des sujets qui vous tiennent particulièrement à cœur ? Si oui, lesquels ?
Orezza : Sans doute les questions autour des femmes et de leur traitement en littérature : on y est souvent représentées comme des jeunes filles en fleur fragiles et pures, dont le but est de devenir des femmes maternelles et respectables et si on n’y parvient pas, faute de prince charmant ou d’aspiration à la maternité, on devient… des traînées carriéristes et des mégères sans enfant très méchantes, cupides et perverses.
C’est totalement manichéen comme schémas et peu favorable au développement des personnalités ! Mais c’est une norme que je perçois de façon dominante dans mes lectures. Par énervement, j’ai d’ailleurs souvent envie de gifler les héroïnes et de leur filer une série de coups de pieds dans le derrière… quand ce n’est pas tout simplement l’auteur.e !
Il est urgent de faire bouger cet état de fait et de déboulonner de leurs piédestal ces gentilles héroïnes discrètes et bien-pensantes… En plus d’introduire de la diversité dans nos œuvres. Parce que ça aussi c’est un vrai sujet !
D’ailleurs les commerciaux de chez Disney (je ne vois pas comment qualifier cette entreprise autrement) l’ont bien compris ! Leurs héroïnes viennent à présent d’horizons lointains pour toucher un plus large public et elles ont pris un peu de caractère. Pas trop non plus, faudrait pas que les petites chéries disent des horreurs entre elles ou aux adultes, ou qu’elles se conduisent mal, comme beaucoup des ados que j’ai pu croiser et observer ! Ou pire qu’elles prennent ouvertement de la drogue sur scène et qu’elles s’exhibent à poil sur une boule de démolition ! (Un effet désormais bien connu de l’abus de « mignonittude » et de rôles en carton-pâte, j’attends avec impatience de voir les crises « d’adulescence » des filles de Blanche-Neige ou de la Belle au bois dormant !).
Autant dire que je trouve toutes ces conventions d’écriture des personnages féminins terriblement hypocrites et déconnectées de la réalité. Il est temps de changer ça ! En plus des trames éculées qui sévissent en romance !
Une héroïne n’est pas forcément une gentille fille blanche, parfaite et vierge jusqu’au mariage ! Elle fait des erreurs, dit des gros mots, chute, s’envoie en l’air avec de parfaits crétins (vous savez les « bad boys » body buildés des couv’) et essaie de se construire. Sans prince charmant pour la prendre en charge et faire d’elle une femme « digne de ce nom ».
Bref… Brûlez vos soutifs les filles et lâchez-vous, ça nous fera du bien à toutes !
Emilie : Quels genres littéraires aimez-vous lire ?
Orezza : Tous quasiment, ma seule exigence tient à la qualité de la narration et de l’écriture.
Emilie : Combien de temps consacrez-vous à l’écriture ?
Orezza : Le temps que je peux lui consacrer : des minutes de réflexion où je m’évade, des bouts de soirées, de week-end et de vacances… tout ce qui n’est pas déjà « plein » dans mon emploi du temps trop souvent archi compressé. L’écriture est un travail quotidien pour moi, ne serait-ce qu’en pensée et en notant des bouts d’idées lorsqu’elles me viennent.
Emilie : Pourriez-vous écrire un livre sur un genre littéraire que vous n’aimez pas ?
Orezza : Ça serait un défi intéressant à relever. N’étant pas fan de Fantasy, je crains cependant d’être incapable d’écrire dans un monde d’elfes et de trolls… à moins bien sûr de l’agrémenter à ma sauce. Et alors, je ne pense pas que ça restera longtemps de la pure Fantasy 😉 ! Il y a tellement de trolls à démonter dans la réalité que ça serait presque tentant !
Emilie : Avez-vous prévu d’être présente à des salons littéraires ? Si oui, où et quand ?
Orezza : oui, mon automne commence à se remplir. Je devrais être à Grimoires et Chaudrons à la mi-octobre à Dijon et à Fantasy en Beaujolais, vers Mâcon, mi-novembre… évidemment toujours sous réserve des rebonds épidémiques auxquels nous sommes tous soumis.
Emilie : Avez-vous prévu des dédicaces hors saisons ? (Fnac, cultura…)
Orezza : Au moins une dédicace devrait être organisée le 31 octobre à la Fnac de Dole, à la fois pour la sortie du projet avec les éditions Octoquill et pour la sortie de L’Astre de Destruction, le livre 3 de la saga des Astres en cours chez Livresque éditions.
Emilie : Avez-vous des sites où l’on peut vous suivre ? (Facebook, Twitter, Instagram …)
Orezza : On peut me suivre sur Instagram (@orezzadantes) ou sur Facebook (@Orezza d’Antes – auteure). J’ai aussi un twitter qui prend un peu la poussière, parce que je n’aime pas cette plateforme qui agrège régulièrement tout ce que je déteste en terme de comportement sur les réseaux sociaux (@OrezzaDantes).
Emilie : Décrivez-nous vos œuvres avec vos propres mots
Orezza : Vous avez du temps ? *rires*
Plus sérieusement, c’est difficile sans écrire des romans ! (Humour !)
Mais je vais essayer de vous résumer ça… Tout d’abord, je n’aime pas écrire le même livre, donc même à l’intérieur de la saga des Astres, les tomes sont différents, tout en poursuivant l’histoire.
J’essaie déjà de proposer une trame qui change, pas une narration linéaire classique. Le livre 1, alternait les différents types de points de vues, le 2 aussi, mais avec une nouvelle introductive et une découpe en deux phases distinctes. Le 3 qui va paraître le 2 septembre chez Livresque aura lui aussi un cheminement propre adapté à cette nouvelle étape de l’histoire.
Enfin, ce que j’aimerais faire pour le quatrième et dernier tome en cours d’écriture est ambitieux et risque de faire hurler mon éditeur d’un point de vue technique. Mais je sais que c’est possible, puisque d’autres l’ont fait et ça permettrait de mettre en valeur la fin « astrale » que j’envisage pour cette aventure, tout en surprenant le lecteur…
Bon, j’arrête de spoiler (surtout que je change souvent d’avis en cours d’écriture !) et je reprends le fil de l’interview !
Pour ce qui est de mes romances, elles sont également basées sur l’exploration de canevas alternatifs au classique « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Ça m’ennuierait d’écrire ça !
Je n’aimerais pas non plus me dire que j’ai gribouillé un ersatz d’Harry Potter au féminin, ou une déclinaison du scénario d’une série TV. J’essaie de créer à chaque fois et de ne pas suivre un plan préétabli, même si les ingrédients de départ paraissent les mêmes (oui, comment faire du YA sans une jeune fille de 16 ans dont la « vie bascule » ? :-)).
Pour cette raison, je fais souvent dans le jardinage exploratoire en frappant frénétiquement l’azerty, plutôt que dans l’architecture bien fichée et ordonnée, et je ne m’interdis rien. Je ne protège notamment pas mes personnages. S’ils doivent mourir pour rendre les choses plus « intéressantes » de mon point de vue, je ne les sauverai pas.
Emilie : Dans quels contextes écrivez-vous ?
Orezza : Quand j’ai du temps ! C’est précieux vous savez le temps dans mon cas !
Emilie : Que pensez-vous des blogueurs/chroniqueurs/critiques littéraires … ?
Orezza : Je dirais qu’ils sont indispensables aujourd’hui à la promotion des livres et des auteurs. Et qu’il y en a beaucoup de très sérieux qui consacrent énormément de temps et de passion à lire et à peaufiner leurs avis. Je suis même très souvent impressionnée par la qualité et la pertinence du travail effectué ! Je ne parle même pas des photos et vidéos produites ! C’est extrêmement valorisant pour l’auteur. On est (je vous le garantis !) super flatté de voir nos « bébés » littéraires ainsi mis à l’honneur.
Par contre, il y en a d’autres (une minorité) qui font semblant… Malheureusement, je suis tombée sur l’un d’eux dernièrement. Et par mesure de rétorsion, je n’ai pas relayé sa chronique.
Autant normalement je diffuse largement et de bon cœur sur tous mes comptes et en story, par respect pour le travail accompli et pour faire connaître la personne qui a eu la gentillesse de me consacrer du temps ; autant, dans ce cas, j’ai décidé d’observer un silence total pour marquer ma désapprobation. Trop de fautes d’orthographe et de syntaxe, pas de fond et la conviction en parcourant quelques phrases de la chronique, que la personne n’avait pas lu le livre et faisait de l’esbroufe (pour faire simple, elle écrivait n’importe quoi sur les personnages masculins du livre et mélangeait joyeusement leurs rôles dans l’histoire et leurs caractéristiques physiques respectives).
Donc non, cette désinvolture n’est pas passée. Et ça ne l’est toujours pas, tellement je me suis sentie humiliée.
Soyons clairs, je ne fais pas un caprice de diva, j’ai largement passé l’âge pour ça ! Je ne demande pas non plus des articles irréprochables d’un point de vue grammatical où on me cire les pompes, ou encore que l’on s’extasie devant mes œuvres à longueur de pages. Je demande simplement que l’on soit juste dans son travail et que l’on n’écrive pas n’importe quoi au prétexte de se débarrasser d’une chronique que l’on ne veut pas faire. Parce que c’était l’effet que donnait celle-ci. Du travail bâclé.
À ce niveau, c’est une question d’honnêteté intellectuelle. Et, il me semble que c’est essentiel pour l’activité de critique littéraire qui repose sur un pacte de confiance tripartite entre les auteurs, les chroniqueurs et les lecteurs.
En d’autres termes, à la sueur de l’auteur, doit répondre celle du chroniqueur ! *rires*
En fait, le seul qui peut se contenter de prendre du plaisir dans cette affaire est le lecteur…
J’espère donc que j’en donnerai plein à celles et ceux qui oseront parcourir mes livres !